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 Les contes du Cockatoo 

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Crédit photo : Varnish La Piscine

En sortant son tout premier moyen métrage «  Les Contes du Cockatoo » , l’artiste Varnish la Piscine montre avec brio la raison pour laquelle il est l’un des meilleurs dans ce qu’il produit. 

Jeune genevois de 26 ans, Varnish la Piscine, de son vrai nom Jephté Mbisi, appartient au label Colors Records avec Dimeh, Slimka et son binôme Makala (les frères de la piscine). Il compte déjà à son actif deux projets, dont un EP, Escape (F+R Prelude) paru le 12 février 2016, et un album, Le Regard Qui Tue, sorti le 18 janvier 2019. Sans compter la réalisation entière de toutes les prod’ ou productions de l’EP Gun Love Fiction de Makala ainsi que de son album (de l’année) Radio Suicide (pour lequel un article a été écrit sur le site). On reconnaît à travers ses productions son influence par le rap alternatif de Tyler the Creator, Pharrell Williams et son groupe NERD, connu pour leur musique électronique. Sans compter la bossa nova, la soul et le jazz que l’on retrouve fréquemment à travers ses oeuvres.

Mais Varnish a décidé d’accélérer la cadence et d’inclure le domaine cinématographique à son arc en nous concoctant Les contes du Cockatoo. « Quatre personnages, sans rien de particulier, banals, ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires ». Voici le commencement du tout premier moyen-métrage de Pink Flamingo aux allures de comédie musicale, introduit par un homme en costume cravate vêtu d’une cagoule rouge. Et d’un coup hop ! Nous voilà ensorcelé par la magie du film qui réside autant dans son histoire floue et burlesque que dans les musiques qui la compose. Durant 43 minutes, on se laisse embarquer dans un univers aux décors et aux couleurs complètement rétro en suivant de près quatre personnages : la course macabre au prix de meilleur acteur, pour le 47e festival du Corcovado, entre les acteurs Rico Tha Kid et Makala, le quotidien maussade d’une serveuse changée par une étrange créature et la vengeance de Raphaël, interprétée par le rappeur Gracy Hopkins, dactylographe face à trois individus extraterrestres. Petite mention au rappeur Daejmiy que l’on peut également voir dans un petit rôle. Mais le fil conducteur repose sur Varnish, qui interprète plusieurs rôles, sans que l’on sache réellement s’il incarne la même personne ou plusieurs personnages différents, harcelé par une femme lui demandant quand sort son prochain projet, ce à quoi il s’entête à lui répondre : « Casse-toi ! » durant l’entièreté du film.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

Ce film n’est pourtant pas un hasard, mais plutôt une suite logique dans le parcours de ce jeune artiste. En effet, on pouvait le sentir venir avec ses précédents projets considérés comme des films « auditifs » dignes de séries B et de science-fiction (comme on peut l’entendre dans l’album Le Regard Qui Tue, « mesdames et messieurs, à vos oreilles »), avec une suite de sons décrivant une histoire dans un premier temps la folle aventure de Jephté alias Fred Koriban (« Jephté c’est Fred, enfin depuis son accident Jephté c’est Fred ») en cavale, et celui de Sidney Franco, inspecteur aux méthodes peu orthodoxes (« Il chasse, il attrape, et ensuite il assassine tout ce p*tain de monde »)  qui chasse la femme au regard qui tue, Gabrielle Solstice, interprétée par la chanteuse Bonnie Banane.

A l’occasion de sa sortie, ce film a été diffusé en plein air sur les façades de la cité dans laquelle Varnish a grandi,  à Meyrin en Suisse, et posté sur Youtube le même jour également. Mais Mr Cockatoo ne s’arrête pas là en sortant l’album bande originale tiré du film : Metronome Pole Dance Twist Amazone, un album de 11 titres reprenant les séquences musicales que l’on observe dans le film avec quelques petites nouveautés ( ADIOS, TORNADO’S EFFECT, UFO TEST ou encore KISS). Une façon habile de permettre à ses fans de profiter de son bel esthétisme musical et audiovisuel. 

En produisant ce film, Varnish a non seulement montré encore une fois son talent musical, sa passion pour le cinéma kitsch du début des années 60, mais également son statut d’artiste multitâches inventif. Pour ceux qui n’ont toujours pas pris la peine de regarder ce moyen-métrage, ne perdez pas plus de temps et lancez vous dans cette odyssée. 

J.P

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